Succédant à l’âge ingrat puis à l’âge bête, le cap des 30 piges est souvent considéré comme chelou pour ceux qui ne l’ont pas encore franchi.
À la croisée des chemins, vous êtes vu comme jeune pour les vieux et vieux pour les jeunes.
C’est aussi l’âge où beaucoup de choses changent à jamais. Tout un tas de souvenirs sont désormais définitivement derrière vous, tandis que ce que vous avez patiemment semé commence à prendre forme (foyer, carrière, santé…).
Retrouvez 12 conseils d’un de ceux qui balance entre deux âges histoire d’appréhender au mieux cette nouvelle étape.
Avoir vécu un temps la vida loca
Pour citer à peu près André Gide, « les jeunesses trop sages font les vieillesses dissolues ».
Si papillonner à droite à gauche ne constitue certes pas un projet de vie à long terme, n’avoir connu qu’un nombre restreint de femmes dénote quasi-systématiquement un manque de vécu chez les hommes.
L’idée n’est pas de donner dans le purement quantitatif mais plutôt d’avoir été en position de choix à un moment de sa vie, de s’être senti désiré histoire d’éviter de vouloir combler ce vide à un moment moins opportun – et d’acheter une décapotable jaune canari une fois la cinquantaine en ligne de mire.
Mais aussi avoir vécu une ou plusieurs relations longues
Quand vient le temps des bilans, les personnes qui ont compté pour vous jouent énormément. Les souvenirs (surtout les bons) se bâtissent essentiellement avec celles et ceux avec qui vous les avez partagés.
Enchaîner les relations à minima c’est prendre le risque certain de vivre sa vie comme un fantôme. Si vous ne vous souvenez plus de la plupart des prénoms ou des visages de vos plans couettes, gagez qu’elles non plus.
Bien sûr personne n’est irremplaçable et vouloir se caser à tout prix n’a jamais été une bonne stratégie, mais ne passez pas côté d’une relation meaningful pour de mauvaises raisons. Peu importe comment cela se termine, in fine c’est tout ce qui reste.
Avoir mis du blé de côté
Quand Dostoïevski écrivait que « l’argent c’est la liberté monnayée », il devait certainement faire référence à vos fonds disponibles.
De ceux qui vous permettront de prendre la décision de quitter ce job qui vous ronge à petit feu, de ne pas manquer ce weekend improvisé avec vos potes qui s’annonce dantesque ou de faire face aux accidents de parcours (il y en a toujours).
Épargner chaque mois entre 5 à 10% de vos revenus n’a rien d’insurmontable, quel que soit votre niveau de vie. Les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, plus tôt vous prendrez cette habitude, plus elle vous sera profitable.
S’être fait de nouveaux amis
No New Friends de Drake a beau être un titre très efficace, son message n’en reste pas moins l’un des pires conseils du monde si vous êtes avides de nouvelles perspectives.
On ne s’en rend pas forcément compte sur le moment mais une fois passées les années fac et leurs cortèges de soirées, jobs d’été et clubs en tout genre, les opportunités de se faire de nouvelles relations décroissent fortement (tout comme le ratio hommes/femmes disponibles).
Bienvenue dans le monde du 9 to 5 et de l’entre soi socio-professionnel.
Un peu comme en matière de séduction vous avez tout intérêt à vous extirper du groupe pour ne pas vous satisfaire d’un destin de feuille morte.
Avoir appris à se maintenir en bonne santé
Passé le quart de siècle votre rente génétique ne suffit plus pour avoir l’air en forme. Le temps n’est malheureusement plus votre allié.
Pour continuer à effectuer quelques sorties de route sans trop en pâtir, une certaine discipline de vie s’impose désormais.
Sans devenir à tout prix un fasciste de la ceinture abdominale ou un duce de la vie sans gluten, cela commence par savoir ce qu’il y a dans votre assiette et pratiquer une activité physique régulière.
Gare au mythe du vieux beau chez les hommes – sérieux en vrai vous en croisez combien des George Clooney au supermarché ?
Avoir développé une vision de la vie qui vous est propre
… et qui ne se résume pas à un copié/collé de ce que vos parents vous ont répété ou de ce que vous avez lu dans les livres.
À trente ans le vécu permet de confronter au réel toute cette théorie à laquelle vous avez été abreuvée. Une vie bien remplie permet de se forger une opinion singulière plutôt que d’ânonner le discours ambiant.
Chose qu’il est malaisée de faire dans ses jeunes années pour cause de manque d’expérience mais aussi de recul. Difficile d’y voir clair sans un cycle générationnel derrière soi (notamment en politique).
Avoir vécu fauché
Il n’y a rien de honteux à avoir les poches trouées lorsque l’on débute dans la vie – et inutile de jouer à ce qu’on n’est pas (ou pas encore).
Bien sûr se nourrir exclusivement de pâtes au thon (parfois sans thon) ne va pas sans inconvénients, mais autant que cela arrive quand c’est encore le moment.
Vivre ses débuts de mois comme c’était la fin du mois permet pêle-mêle de se forger le caractère, de développer une certaine forme d’empathie (quoique pas toujours) ou de déceler qui est qui dans votre entourage… bref que du bonheur à condition que cela ne dure qu’un temps.
Réussir sans sauter d’obstacles, ce n’est pas vraiment réussir… Et puis les parcours trop lisses et sans aspérités donnent vite envie de bailler.
Savoir où aller professionnellement
Dans un monde en constante évolution (mondialisation, révolution technologique…), dur de se projeter à long terme, et ce d’autant plus quand la valeur des diplômes acquis est de plus en plus sujette à caution.
Lorsque l’on débute dans le monde du travail, il est tout à fait envisageable (et même souhaitable) de tâtonner histoire de trouver ses marques (réorientation, expérience à l’étranger, réévaluation de ses priorités et/ou de la notion de réussite…)
Reste que cette situation ne peut avoir qu’un temps. Pour bâtir une carrière digne de ce nom (un job qui vous motive et pas seulement en termes financiers), il vous faut trouver ce dans quoi vous voulez être bon et vous investir à fond.
Certes le défi est de taille (et un brin angoissant), mais je jeu en vaut largement la chandelle.
Avoir voyagé en solo à l’étranger
Le monde n’a jamais été aussi ouvert, profitez-en ! Stage, échange scolaire, backpacking… rien de tel pour sortir de sa zone de confort que de poser ses valises dans un endroit où tout est à recommencer à zéro.
Au revoir diplômes, cercle social, café préféré et plans couettes, bonjour sens de l’indépendance, débrouillardise et maturité (sans oublier les nuées d’australiennes dans les auberges de jeunesse).
Peu importe la destination, c’est le chemin parcouru qui importe ici. C’est bien souvent lorsque l’on est confronté à une situation où l’on n’a pas le choix que se révèle le moi profond.
Le taux de retours positifs de ceux qui ont osé sauter le pas avoisine les 100%.
Savoir se raconter
Okay André Malraux a beau avoir écrit qu’il faut « 60 ans pour faire un homme », à mi-parcours vous devez toutefois être en mesure de faire connaitre au monde qui vous êtes, ce que vous faites et quels sont vos goûts (musique, cocktail favori, chaîne YouTube, culture livresque, etc.).
Après le temps des souhaits, place à celui des faits. 30 ans c’est l’âge où l’on se rapproche encore un peu plus de ce que l‘on est.
Évoquer son parcours, se définir en quelques mots (lire : mettre en valeur son storytelling) ne devraient plus être une difficulté. En 2015 plus que jamais, savoir-faire et faire-savoir marchent main dans la main.
Continuer de vivre avec son temps
C’est vrai qu’à l’approche de la troisième décade la musique commence à être un peu forte, l’argot lycéen difficilement compréhensible et comble de l’infamie, les trucs cool sont marketés pour des gens plus jeunes que vous.
À l’inverse vos priorités commencent drastiquement à changer de bord. L’eusses-tu cru qu’un jour vous vous intéresseriez aux lotions capillaires, aux taux d’intérêt des prêts logements ou que la notion de confort deviendrait à ce point primordiale dans vos choix de vie ?
On peut penser ce qu’on veut des jeunes générations, il n’en reste pas moins que l’énergie sera toujours de leur côté. L’idée n’est pas de mettre au skateboard ou de se lancer dans une collection de piercings, mais de garder un contact avec ce dynamisme, cet enthousiasme (technologie, tendance, musique…).
Grandir n’implique pas nécessairement de vieillir.
Organiser une soirée d’anniversaire d’anthologie
Est-il vraiment besoin d’en écrire plus ?
Et ensuite la suite ?
Quasiment 3 ans après avoir passé le cap (et ce bien sûr sans avoir respecté à la lettre les recommandations énoncées), voici le principal enseignement que j’en ai tiré.
Le monde des trentenaires se divise en deux catégories : ceux qui sombrent dans les méandres de cette caricature de vie d’adulte qui nous effrayait tant à l’adolescence (salariat aliénant, conversations de machines à café et résignation à tous les étages), et ceux qui continuent d’apprendre, de se découvrir et se persuadent que le meilleur est à venir.
« The day you stop learning is the day you stop living ».
À chacun son camp, mais tout cela se prépare, se cultive en amont.
Have fun !
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Source : FTS : on ne nait pas homme, on le devient